Vous trouverez ici des définitions par ordre alphabétique pour retrouver le nom d'un courant artistique de la deuxième moitié du XIXe aux premières années du XXe siècle.

L’Académie Julian
L’Académie Julian fut fondée par Rodolphe Julian en 1860. Elle est située au 31 de la rue du Dragon à Paris. C’est un atelier libre qui prépare les élèves au concours d’entrée à l’école des Beaux-Arts.
L'Académie Ranson
Paul Ranson élève de l'Académie Julian, est un peintre nabi. Il fonde en 1908 sa propre académie. A sa mort prématurée l'année suivante, les enseignements sont repris par ses amis Nabis, Paul Sérusier notamment.
L’Antiquité
Il s'agit de la période historique qui délimite le temps de rayonnement des plus anciennes civilisations : on parlera de l’Antiquité égyptienne, grecque ou romaine.
L’académisme
Ce mot désigne les principes artistiques préconisés par l’Académie Royale, instituée depuis le XVIIe siècle et poursuivi par l’Académie des Beaux-arts, instituée au XIXe. L’Art académique se reconnaît pour ses références à l’Antiquité gréco-romaine, la maîtrise parfaite du dessin et l’anatomie du corps humain. Les œuvres, présentées dans les Salons officiels, étaient récompensées par des jurys attachés à ces valeurs traditionnelles.
L’Art déco
Courant artistique, succède à l’Art nouveau, ce terme apparaît après l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industries modernes qui se tient à Paris en 1925 ; les influences sont nombreuses : Wiener Werkstätte, mode égyptienne, cubisme et constructivisme ; commence vers les années 1918 et rentre dans sa période d’apogée en 1925 (d’où son nom de style 1925) et dure jusque vers les années 1930.
L’Art nouveau
Un nouvel esthétisme, d’inspiration japonaise, voit le jour en Europe. Il s’étendra dans tous les champs artistiques : architecture, objet du cadre de vie, décoration, peinture, sculpture. Ce style utilise l’ornementation des courbes sinueuses de la nature, le motif floral, végétal ou animal, la femme alanguie. Il prendra ce nom d’Art nouveau en France, Modern Style en Angleterre, Jugendstil en Allemagne, Style liberty en Italie. Il est aussi connu sous le nom de style 1900.
L’Arts and crafts
Ce mouvement est apparu en Angleterre à la fin du XIXe siècle. Il connaît un retentissement international, et ouvre la voie à une nouvelle conception des arts décoratifs en proposant d'embellir le cadre de vie quotidien en unissant les recherches artisanales, industrielles et artistiques.
Les Arts déco
Ce terme est aussi utilisé pour désigner l’école nationale des Arts décoratifs (Ensad), dite des « Arts déco ». L’ancêtre de cette école s’appelait La fondation de l’École royale gratuite de dessin de Paris et a été fondé en 1767.
Les Arts décoratifs
Cette expression désigne les recherches artistiques de la fin du XIXe sur l’environnement, le mobilier, les objets usuels, … En 1882, sous l’impulsion de l’essor économique industriel, se crée l’Union centrale des arts décoratifs, l’UCAD. Sa vocation est de promouvoir l’art dans tous les domaines liés à l’industrie : « le beau dans l’utile ». Plusieurs courants artistiques participent à cette réflexion : Arts and Crafts, les nabis, l’Art nouveau… Le concept d’expositions universelles date de cette époque.
Les Arts primitifs ou Arts Premiers
Ces expressions désignent les œuvres des sociétés archaïques « sans écriture », l’art du début de l’humanité. Les productions artistiques regroupent des arts provenant d’Asie, d’Afrique, d’Afrique du Nord (pour désigner les pays musulmans), d’Océanie, d’Amérique Centrale… D’autres termes ont été utilisés puis abandonnés, car ressentis comme péjoratifs : Art sauvage, Art traditionnel, Art nègre… ; le sujet est toujours polémique ; aucun consensus véritable n’a été réellement trouvé à ce jour.
Le classicisme
Sous ce terme, sont regroupés tous les artistes qui trouvent leur inspiration dans l’Antiquité grecque ou romaine.
Le cloisonnisme
Ce terme désigne un mouvement artistique de la fin du XIXe. Les artistes réutilisent la technique des émaux : la surface colorée est morcelée et est cernée par un trait épais. Cette manière de faire évoque également la technique du vitrail mais s'inspirent aussi fortement des estampes japonaises, des images d'Épinal et des Arts primitifs.
Le cubisme
Les demoiselles d’Avignon, 1907, de Picasso est considéré comme le premier tableau cubiste. Les œuvres cubistes proposent de montrer les choses de façon sous plusieurs facettes sur un même support. Le cubisme suivra plusieurs évolutions : on parlera de cubisme analytique ou hermétique, de cubisme synthétique.
L’Ecole de Pont-Aven
Dès 1886, mais surtout de février à octobre 1888, un foyer artistique se constitue dans un village breton, autour de Paul Gauguin et d'Emile Bernard. On l'appellera l'Ecole de Pont-Aven. Les artistes y cherchent un renouveau de leur une peinture, loin de Paris et de l'impressionnisme : Ils entendent affirmer l'usage du cerne, plutôt que dissoudre les formes et leur contour. Ils peignent des tableaux aux couleurs unies et pures et rejettent les effets illusionnistes de perspective. Ils sont cloisonnistes ou synthétistes.
L’École des Beaux-arts
L'École des beaux-Arts est une institution qui forme ses élèves en peinture, sculpture ou architecture. Elle les prépare au Concours du Prix de Rome qui sélectionne un lauréat par an dans chaque discipline artistique. Celui-ci peut alors séjourner à Rome pour parfaire sa formation au contact des chefs d’œuvre de l'art italien. A son retour en France, l'artiste bénéficie de commandes officielles.
Les estampes japonaises
Vers la fin des années 1880, le Japon sort d’un isolement de près de deux siècles. A cette période, il est assez facile d'acquérir des estampes japonaises à Paris : elles sont même vendues dans les grands magasins parisiens ! Cependant, les estampes japonaises ne sont pas que des objets de curiosité : de nombreux artistes découvrent l'art japonais. Ils y puisent des éléments nouveaux pour nourrir leur recherche sur le format, la représentation de l'espace, le cadrage, le point de vue, …
Les images d'Épinal
Ce sont à l’origine, au XVe siècle, des gravures de thèmes exclusivement religieux, destinées à éduquer enfants et adultes. A partir de la Révolution, les sujets deviennent très variés : images religieuses, historiques (les faits de Révolution française, les batailles, les uniformes militaires… ). Au XIXe, ces gravures s’ouvrent aux images enfantines ou sont tirées de romans à succès. Elles sont vendues par des colporteurs. Les images d'Épinal doivent leur nom à Jean-Charles Pellerin (1756- 1836), qui fut le premier imprimeur à éditer en série ce type d'image. Il habitait la ville d'Épinal (Vosges). Au fil du temps l'Image d'Epinal se transforme : Le tableau unique est remplacé par une planche composée d'une histoire, de dessins, de chansons… Parfois on peut trouver des Images qui sont des sortes de devinettes où le but du jeu est de trouver un objet caché, très souvent il fallait retourner l'image tête-bêche pour le voir plus facilement. L'expression image d'Épinal a pris au fil du temps un sens figuré, qui désigne une vision emphatique, traditionnelle et naïve, qui ne montre que le bon côté des choses.
L’impressionnisme
Le mot "impressionniste" est forgé, en 1874, par le critique d'art Louis Leroy qui, à propos de la toile de Claude Monet Impression, soleil levant, écrit :
"Impression, j'en étais sûr puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans..."
Ce terme "impressionnisme" s'applique à un courant artistique novateur de peintres. Ils peignent sur le motif (c’est-à-dire en plein air), déposent la peinture en touches, adoptent des coloris clairs. Ils veulent saisir l'instant, être attentifs aux lumières et aux ombres.
Les nabis
Le nom nabis signifie "les prophètes" en hébreu et en arabe. Le tableau de Sérusier, Le talisman, qu’il a peint sous la dictée de Gauguin en 1888, a annoncé la naissance de ce courant artistique. Le groupe des nabis, actif jusqu'au début du XXe siècle, est composé de : Ranson, Denis, Bonnard, Ibels, Vuillard, Roussel. Les influences sont multiples : les primitifs de la Renaissance italienne, les images populaires, les estampes japonaises, les symbolistes. Ils se référent aux peintres comme Cézanne, Puvis de Chavanne, Redon et bien sûr Gauguin.
Le  néo-classicisme
Le néo-classicisme est un mouvement artistique qui puise son inspiration dans l’Antiquité classique. C’est un style austère et sobre. Il sert de fondement à l'Art académique. Il est incarné par David et Ingres au début du XIXe siècle.
L’orientalisme
Le goût pour les civilisations orientales se manifeste dès l’Antiquité. Il s’épanouira au XIXe siècle. Les campagnes napoléoniennes d’Egypte, la colonisation de l’Algérie, les guerres de Crimée et d’Indochine, l’ouverture du canal de suez,… ont été comme autant d’événements qui ont provoqué l’intérêt, en France, pour ces contrées. Voyageurs, artistes, scientifiques diplomates, ambassadeurs… sont à la recherche de documents et de contacts. Ils se rendent dans les contrées les plus reculées pour y faire des relevés ethnographiques, des campagnes scientifiques, des reportages souvent accompagné d’artistes ; dessins, cartes, photographies sont réalisés… afin d’étudier toutes les cultures du Moyen-orient. Au retour, c’est souvent un Orient imaginaire, rêvé (poétique, érotique et brutal), à la fois romantique et exotique qui est décrit dans les tableaux, les sculptures, les œuvres romanesques littéraires.
Les primitifs du Quattrocento
Le Quattrocento (XVe siècle italien) désigne la première période artistique de la Renaissance qui se développe en Italie. Il signale le renouveau pour la culture gréco-romaine. Les premiers peintres de ce courant, Duccio de l'École siennoise, Giotto, Fra Angélico de l’École florentine, sont désignés sous le vocable de primitifs. Ils élaborent les principes de la perspective et les canons du corps humain. Les œuvres sont réalisées à la tempera (procédé de fresque utilisant dune peinture à la détrempe : pigments liés à une émulsion de jaune ou de blanc d’œuf.
Le style pompier
Ce vocable est surtout utilisé péjorativement par les détracteurs de l’art officiel académique. Il désigne le style des peintres néoclassiques dont les peintures sont souvent grandiloquentes, comme : Bougueneau, Gérôme, Couture.
Le symbolisme
C'est l'écrivain Albert Aurier qui pose les bases d'un symbolisme pictural dans des articles parus en 1890 et 1891 dans la revue Le Mercure de France :
« L'oeuvre d'art devra être :
  1. idéiste, puisque son idéal unique sera l'expression de l'Idée
  2. symboliste, puisqu'elle exprimera cette idée en forme
  3. synthétique, puisqu'elle écrira ces formes, ces signes, selon un mode de compréhension générale
  4. subjective, puisque l'objet n'y sera jamais considéré en tant qu'objet, mais en tant que signe d'idée perçu par le sujet
  5. (c'est une conséquence) décorative, car la peinture décorative proprement dite, telle que l'ont conçue les Egyptiens, très probablement les Grecs et les Primitifs, n'est rien autre chose qu'une manifestation d'art à la fois subjectif, synthétique, symboliste et idéiste. »
Le synthétisme
Paul Gauguin, avec Emile Bernard, met au point le synthétisme. C'est une peinture qui tend au décoratif et qui remet en cause les conventions occidentales de la peinture. Ce mouvement est une réaction contre l'impressionnisme et le naturalisme. Les thèmes de ces peintures s'inspirent de la réalité mais le motif est recomposé par le jeu abstrait de formes simplifiées, soulignées de contours sombres. Les couleurs sont posées en aplat et prennent des tons vifs. L'effet réaliste de la perspective est aboli. La schématisation de la forme caractérise notamment ce courant.